Affichage des articles dont le libellé est Evacuation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Evacuation. Afficher tous les articles

08 juin 2018

Ce sera la dernière !

Ce sera la dernière, disait à peu de choses près Gérard Collomb lors de l'évacuation d'un campement de migrants en août 2017. Il confiait alors à la police le soin de disperser le "flux de migrants" arrivant sur le territoire parisien. Nous savions alors qu'il n'en serait rien, puisque disperser les flux n'a jamais permis (fort heureusement) de les faire disparaître.

Ainsi, en plein coeur de l'hiver, entre 800 et 1 000 personnes originaires des endroits les plus ravagés de la planète se sont trouvées quotidiennement à la rue à Paris, et ce qui devait arriver arriva. Un moment d'inattention, 10 tentes, 20 tentes, un campement, et une nouvelle évacuation, obtenue de haute lutte, dont on nous dit qu'on espère que ce sera la dernière.
Il n'y a pas de solution simple à ce problème, si ce n'est d'anticiper, de répartir l'effort de la création de dispositifs de pré-accueil dans toutes les capitales régionales. Autrement dit, un centre à Paris, certes, mais aussi partout ailleurs en France.
Encore et encore, nous le répéterons : sans dispositif calibré de pré-accueil à l'échelle nationale, l'indignité se reproduira, sans cesse, sans cesse...

Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile  



France Terre d'Asile

-

30 mai 2018

Le monde : Evacuation du plus grand campement de migrants de Paris




  • Le campement du Millénaire, entre la porte de la Villette et la porte d’Aubervilliers à Paris, où plus de 1 500 migrants sont installés, a commencé à être évacué tôt mercredi 30 mai au matin. 

  • Il s’agit de la 29e opération du genre dans la capitale depuis juin 2015. Comme lors des dernières évacuations, les exilés sont priés de monter dans des bus se dirigeant vers les 18 gymnases « réquisitionnés » en Ile-de-France, où 2 200 lits de camp les attendent.

  • Originaires essentiellement du Soudan, de Somalie et d’Erythrée, ces migrants étaient installés dans des conditions de très grande précarité sous des tentes serrées le long du canal de Saint-Denis, sous le périphérique.

  • Le Monde



    -

    Evacuation du camps des migrants du Millénaire à Paris


    30/05/2018 à 6 h 49
    Twitter : @Place_Beauvau - Ministère de l'Intérieur
    1. ℹ️ a demandé ce matin aux services de l'Etat de procéder à l’évacuation du campement du à . Le ministre remercie dès à présent les agents mobilisés pour leur implication dans cette opération permettant de préserver la des personnes
    2. J'ai demandé au & au de procéder ce matin à l'évacuation du principal campement parisien, dans le 19e arrondissement. Nous mettons par ailleurs fin à l'anomalie qui conduisait 95% des personnes mises à l'abri à Paris à être hébergées hors de la capitale.


    30/05/2018 à 8 h 30
    Twitter : @EstherBenbassa 
    Évacuation du camp de du à Paris. Évacuer pour évacuer? Pour nous épargner le spectacle de la misère sans la supprimer? Ou chercher une solution durable? Accueillir, intégrer, retrouver le simple sens de la justice et de l'humanité?

    -

    29 mai 2018

    GISTI : Évacuer dans le respect du droit : une imposture

    Le ministère de l’intérieur informe avoir convoqué le préfet de Paris et celui d’Île-de-France pour « concevoir » l’évacuation « à bref délai » des campements d’exilés à Paris. Dans son communiqué du 23 mai, il prétend agir « face à l’ampleur » des camps, et vouloir « concili[er] les exigences de la mise à l’abri et de l’application du droit des étrangers ». 

    D’après le ministre, évacuer les 2 300 personnes qui vivent dans des tentes sur les bords des canaux parisiens, c’est « remédier aux enjeux humanitaires qui ne sont plus supportables pour les Parisiens ».

    Comment soutenir, une fois de plus, qu’évacuer des campements peut se faire dans le respect du droit - du droit à l’hébergement d’urgence et du droit des étrangers en général ? Si le ministre de l’intérieur connaissait vraiment les dossiers de son ressort, il n’ignorerait pas que la violation de ces droits – qu’il prétend vouloir préserver – a été sciemment orchestrée par les gouvernants successifs depuis près de vingt ans. Le droit à l’hébergement d’urgence, qui ne concerne pas que les personnes étrangères, est bafoué partout en France. S’agissant des personnes en demande d’asile, ce sont des dizaines de milliers de places qui manquent depuis des années pour les héberger, des milliers de places d’hébergement insalubres qui leur sont proposées, seulement pour quelques jours, avant qu’ils et elles soient contraint⋅e⋅s de regagner une tente ou un abri sous un porche. Aucune solution pérenne, même de premier accueil, n’a réussi à être « conçue » depuis 20 ans. En réalité, c’est la mise à la rue des étrangers qui parviennent jusqu’ici qui est organisée par l’État, en violation du droit.

    Toujours en violation manifeste du droit, les exilé⋅e⋅s qui veulent demander l’asile n’ont même plus accès à la procédure ; partout en France, ils et elles font des queues littéralement interminables devant les préfectures ou passent des heures au téléphone ou devant un ordinateur dans l’espoir d’un rendez-vous hypothétique à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), première étape pour déposer leur demande. En attendant, ils et elles sont et restent des « migrants économiques » irréguliers, destinés à se retrouver en rétention lors de l’évacuation « légale » d’un campement. Ceux et celles dont les empreintes ont déjà été relevées ailleurs en Europe sont exclu⋅e⋅s du circuit de l’asile grâce à la machine infernale « Dublin ». C’est la case rétention qui leur est promise après l’évacuation de leur campement.

    Prétendre vouloir soulager les Parisien⋅ne⋅s en recourant à la force publique pour déloger des exilé⋅e⋅s auxquelles on ferme par ailleurs toutes les portes, n’est pas supportable. Heureusement, nombreux sont les Parisien⋅ne⋅s qui partagent une autre vision politique et sensible de la situation des exilé⋅e⋅s encampé⋅e⋅s : bien différente de celle, désincarnée et brutale, d’une machine d’État qui cherche désespérément à exister en luttant contre l’immigration. Comme le ministère l’admet lui-même, les campements se reformeront, cette 35e évacuation ne servira à rien. Sauf peut-être à conforter les habitant⋅e⋅s de Paris et d’ailleurs dans leur conviction d’être gouverné⋅e⋅s par des imposteurs...

    Le 28 mai 2018
    GISTI

    -