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21 mai 2018

CDB_77 : Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase

Une course-poursuite entre une camionnette de migrants et la police belge a provoqué, jeudi 16 mai, la mort d’une fillette kurde hébergée dans un camp à Grande-Synthe. L’enfant a été tuée par balle. Après avoir démenti une première fois l’information jeudi, le parquet de Mons a admis vendredi que l’enfant avait été tuée par une balle. Dans le camp de Grande-Synthe où sont réunis plus de 400 exilés, la douleur est vive et les langues se délient quant aux conditions de passage.

CDB_77

❝Prosecutors confirm child found dead after police opened fire on van
carrying refugees was killed by a gunshot wound.

The authorities in Belgium have admitted that a two-year-old girl who died
after police opened fire on a van carrying migrants near #Mons on Thursday
was shot in the face.

Manda - Two-year-old died after Belgian police opened fire


Prosecutors had initially denied the account given to the Guardian by
relatives of the girl, called #Mawda, suggesting instead that she had been
taken ill or died as a result of erratic driving.

The child was killed after a police patrol followed and intercepted a van
containing 26 adults and four children, including Mawda, on a highway near
the city of Mons in the early hours of Thursday morning.

She was travelling with her Kurdish-Iraqi parents and three-year-old
brother. A source told the Guardian that police opened fire in an effort to
stop the vehicle, which was being driven by alleged people smugglers to a
lorry park on the coast. From there, the refugees were to be smuggled
onboard lorries destined for the UK. 

However, a source had told the Guardian that police opened fire on the van
in an effort to force it to stop. A bullet is alleged to have penetrated
the vehicle and hit the girl in the cheek.

Following the gunfire, it is understood that officers surrounded the
vehicle in a 45-minute standoff as they assessed the situation. Upon
opening the doors of the van, the child’s mother screamed for help. An
ambulance was called and took the child to a Mons hospital, where she was
pronounced dead. It is believed, however, that Mawda died at the scene.

Frédéric Bariseau, a spokesman for the Tournai prosecutor’s office,
confirmed on Friday afternoon that Mawda died as a result of a gunshot
injury, but said he could not confirm the provenance of the bullet.

“The autopsy determined that the cause of death was a bullet that entered
the cheek,” said Bariseau.

“I want to be careful about saying that the bullet could be of police
origin. We have to assess the evidence.

“Police have opened an internal investigation to determine the
circumstances of the girl’s death.

In a statement released on Thursday, Bariseau had denied reports that the
girl had been shot. “The little girl did not die as a result of police
gunfire,” he said, suggesting several possible causes including illness,
an accident inside the van caused by the driver’s behaviour, or a blow to
the head.

Jan Jambon, Belgium’s interior minister, wrote on Twitter: “[a] tragic
event with dramatic consequences. The investigation is ongoing.”

A source close to the family told the Guardian: “The family are worried
that their daughter’s death will be covered up with no one being held to
account. They have been told by the authorities that Mawda will be buried
on Tuesday.

“Her family have been placed in accommodation in Belgium. However, they
have been told that they have to decide whether they are seeking asylum in
Belgium. They have until tomorrow to make up their minds, failing which
they have to leave and might possibly be deported back to Germany, but this
is unclear.

“Either way, authorities have stated that once they have ‘legally
settled in a country’ they can claim Mawda’s body and have it
transferred.”

The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK
but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was
born there, and is therefore a German national.

Zakia Khattabi, co-leader of the Belgian Green party, Mawda’s death was
the result of an “increasingly repressive” migration policy. “I want
to extend our sympathy to the victim and the victim’s family,” she
said. “But after emotion comes anger. We demand that the spotlight is put
on this case and that political responsibilities are taken.”

Belgium’s federal government has been criticised for its increasingly
tough stance on migrants. Theo Francken, the country’s immigration
minister, said last year that Europe must turn back boats carrying would-be
migrants across the Mediterranean.

“Taking a ticket on a smuggler boat does not give you free entrance into
the European continent,” said Francken, a member of the Flemish
separatist N-VA, the largest party in the governing coalition.

Earlier this year, Francken drew criticism for deporting Sudanese migrants,
several of whom later said they were tortured after being returned home.❞

❝The source alleged that the family had previously been smuggled to the
UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was
born there, and is therefore a German national.❞

The Guardian

Seenthis

MEDIAPART

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16 mai 2018

Collège de France : Les « crises des réfugiés » du XVIe et du XVIIe siècle

Par isabelle Poussin

Les « crises des réfugiés » du XVIe et du XVIIe siècle

À l’époque moderne, l’Espagne et le Portugal ont procédé à des expulsions massives et dramatiques, touchant plus d’un demi-million de personnes de confession juive ou musulmane. Revenir sur le sort de ces populations permet de mettre en perspective la crise des réfugiés que connaît actuellement le monde.
Embarco Moriscos en El Grao De Vinaroz - Oromig / Pere y Peralta / Francisco - 1613 

Aujourd’hui, l’Europe est un point d’arrivée pour les populations venant de pays en guerre, musulmans mais aussi chrétiens d’Irak et de Syrie. À l’inverse, durant la période moderne, l’Europe fut un point de départ pour des milliers de juifs et de musulmans persécutés en Espagne et au Portugal. Les politiques religieuses mises en œuvre dans ces pays entraînèrent des flux d’émigration sans précédent. Irréguliers, difficiles à quantifier, ils concernèrent plus d’un demi-million de personnes. Le recul historique nous permet de voir, dans la longue durée, l’ampleur de ces déplacements et d’établir des comparaisons avec la période actuelle.

« Beaucoup se sont noyés en mer »

La première vague est due à la conquête du royaume de Grenade (le dernier État musulman de la péninsule ibérique) par les Rois catholiques Ferdinand et Isabelle. Dans les années 1480-1500, des milliers d’habitants musulmans, les élites avant tout, passent au Maghreb, ne voulant pas tomber sous la domination de rois chrétiens. L’ancien roi Boabdil part avec sa suite nombreuse. Cette émigration a pu concerner 40 000 personnes au total.
Forts de leur victoire, les Rois catholiques décrètent en mars 1492 l’expulsion des juifs d’Espagne, adultes et enfants, dans un délai de trois mois. Entre 100 et 300 000 personnes s’embarquent vers le Maroc, l’Italie, voire la Terre sainte, mais des milliers d’autres se font baptiser pour éviter les terribles conditions du voyage. « Beaucoup d’entre eux se sont noyés en mer, sont morts de la peste ou, le plus souvent, de faim », déplore Pic de la Mirandole.
En 1497-1498, l’expulsion décrétée par Manuel Ier vide le Portugal de sa population musulmane ; quant aux juifs, ils sont forcés de se convertir, le roi ayant fermé les ports après le décret d’expulsion. De même, les décrets d’expulsion qui frappent les musulmans de Castille en 1502, puis ceux d’Aragon, Catalogne et Valence en 1525, ne produisent pas une émigration massive : la plupart optent pour la conversion. Il est vrai que que la sortie n’est autorisée que par les ports de l’Atlantique, ce qui la rend impraticable. Les musulmans, en majorité des ruraux attachés à leur terre, espèrent continuer à pratiquer l’islam ou être secourus par l’empire ottoman, la grande puissance islamique de l’époque.
Ces décrets sont une arme à double tranchant. Ils poussent au départ les réfractaires à la conversion, de façon à isoler de leur ancienne religion les convertis qui sont restés sur place. Mais l’idéal d’unité dans la foi chrétienne, caressé par les souverains espagnols et portugais, se heurte aux réalités : le refus des « vieux chrétiens » d’intégrer des convertis à la fidélité douteuse, les carences de l’Église et, surtout, la résistance culturelle des « nouveaux chrétiens », les conversos (juifs et descendants de juifs) et les morisques (les musulmans convertis et leurs descendants).
Les tribunaux d’Inquisition pourchassent ceux qui restent attachés à la religion de leurs ancêtres. Les châtiments sont terribles : le bûcher pour les « délits de foi » les plus graves, la confiscation des biens, la ruine et la honte jetée sur toute leur famille.

Destins d’émigrés

Ces persécutions, d’intensité variable selon les régions et les périodes, se continuent jusqu’au XVIIIe siècle. Elles produisent des flux d’émigration clandestine, car il est interdit aux morisques et aux conversos de sortir légalement. Il faut des complicités pour trouver un navire ou franchir les Pyrénées. Nombreux sont les conversos portugais qui s’installent en Espagne où ils seront, au XVIIe siècle, rattrapés par l’Inquisition. D’autres s’embarquent discrètement vers Bordeaux, Bayonne et plus au nord, les Pays-Bas ou encore, par la Méditerranée, vers l’Italie, Venise, l’Empire ottoman. Au XVIIe siècle, Amsterdam, Londres, mais aussi Bordeaux et Lübeck, deviennent des centres de la diaspora sépharade.
Les contacts entre les exilés et ceux de leur famille qui sont restés dans la péninsule ibérique se maintiennent. Certains personnages passent d’un monde à l’autre, commerçants souvent, espions parfois, qui mettent leur connaissance de l’Espagne au service de ses ennemis. Pour les exilés, la sortie d’Espagne est l’occasion d’entrer en contact avec un judaïsme traditionnel différent de leurs rituels clandestins. À Venise, les « marranes » (surnom péjoratif des conversos) doivent choisir leur affiliation : rester en ville comme chrétiens ou vivre dans le ghetto comme juifs, tout franchissement ultérieur de la barrière religieuse entraînant le risque de sanctions.
Amsterdam abrite une importante communauté sépharade très impliquée dans la rejudaïsation des arrivants. Si cette recomposition identitaire ne pose pas de problème à la plupart d’entre eux, elle est parfois un échec : en témoigne l’itinéraire d’Uriel da Costa qui, après avoir quitté Porto pour Amsterdam pour vivre un judaïsme qu’il connaissait par la lecture de la Bible, rejette violemment l’enseignement des rabbins, est exclu de la communauté et se suicide en 1640.
De façon similaire, mais avec d’autres implications, des milliers de morisques émigrent par la Méditerranée au XVIe siècle, dans un flux discret mais alarmant pour les autorités. L’hostilité est constante entre l’Espagne et les cités d’Alger, Tunis et Tripoli intégrées dans l’empire ottoman. Les corsaires – parmi lesquels on trouve des renégats, chrétiens d’origines diverses qui se sont convertis à l’islam – opèrent des razzias sur les côtes espagnoles, capturent les habitants pour en faire des esclaves ou les libérer contre rançon après un pénible séjour dans les « bagnes ».
Les émigrés morisques qui reviennent avec les corsaires pour les guider se font les complices de ces opérations. Une autre route de l’exil passe par les Pyrénées, vers Marseille et, de là, le Maghreb ou Istanbul. Les morisques empruntent aussi la route tracée par les conversos vers Bayonne ou La Rochelle, d’où ils se dirigent vers les États musulmans.

L’expulsion des morisques

Après la grande révolte des morisques de Grenade en 1568-1570, c’est l’ensemble de la population morisque qui est désormais considérée comme un danger pour la sécurité de l’Espagne, comme des apostats (« aussi musulmans que ceux d’Alger », dit un conseiller de Philippe III) et des traîtres qui pourraient se révolter sur place, comploter avec les huguenots du Béarn ou avec le Maroc. L’Espagne se voit alors comme un bastion catholique menacé par les ennemis de la foi, qu’ils soient protestants, juifs ou musulmans.
Cette peur de l’ennemi intérieur est l’un des motifs majeurs de la décision, prise par Philippe III, le 4 avril 1609, après des années de débats entre théologiens et conseillers royaux, d’expulser les morisques. Certains conseilleurs restent attachés à l’effort d’intégration des morisques, avec des mesures drastiques pour éradiquer la transmission de l’islam : démantèlement des communautés morisques, dispersion par petits groupes à l’intérieur de l’Espagne, éducation de leurs enfants hors du milieu familial, prohibition de l’arabe et du costume morisque, consommation obligatoire de porc et de vin. Les autres préconisent l’expulsion, pour en finir avec les conséquences d’une conversion qu’ils considèrent comme une erreur et un échec. D’autres, enfin, conseillent l’élimination pure et simple.
L’option génocidaire est écartée au profit de l’expulsion qui est, d’ailleurs, un moyen politique admis à cette époque : à travers l’Europe, les expulsions de groupes minoritaires étaient mises en œuvre comme le moyen d’unifier le corps social et politique, en éliminant les « indésirables ». Ce qui fait pencher Philippe III en faveur de l’expulsion générale est probablement le désir de redorer son image, ternie par la trêve signée avec les Hollandais protestants. En chassant les morisques, le roi veut passer à la postérité comme l’égal des Rois catholiques, en suivant le modèle de l’expulsion des juifs en 1492.
Alors que les théologiens envisageaient de conserver les morisques les mieux intégrés, les décrets de 1609-1610 concernent l’ensemble des morisques, sans entrer dans le détail de leurs convictions, ce qui confère à l’opération son caractère de migration forcée massive. En l’espace d’une année, une région après l’autre, l’Espagne est vidée de 90 % de sa population morisque, la dernière phase de l’expulsion se prolongeant jusqu’en février 1614. Au total, 270 000 personnes sont chassées d’Espagne. Les points d’arrivée sont Alger, Tunis et le Maroc, dans des proportions semble-t-il équilibrées entre ces trois régions. Plus de 60 000 morisques parviennent en Provence ou en Languedoc, des dizaines de milliers aussi arrivent en Italie. Mais quelques milliers seulement s’installent sur place, la majeure partie des migrants rejoignant finalement Tunis.

Moments de crise

Etait-il possible d’échapper à cette déportation ? Des exceptions sont prévues, notamment pour les vieillards invalides et les enfants de moins de quatre ans que leurs parents peuvent laisser sur place, en raison des dangers du voyage.
Les couples mixtes donnent lieu à une distinction subtile : le mari « vieux chrétien » peut rester avec sa femme morisque et ses enfants de moins de 6 ans, tandis que l’épouse « vieille chrétienne » peut rester avec ses jeunes enfants, mais perd son mari morisque et ses enfants de plus de 6 ans. Les sources font état d’enfants enlevés à leurs parents, et de jeunes filles et garçons morisques présents en Espagne dans les années suivantes. Mais, dans l’ensemble, les familles ne sont pas séparées. Les religieuses, religieux et prêtres morisques, de même que les esclaves, ne disposant pas de leur liberté, ne sont pas concernés par les décrets.
En dehors de leur survie physique, le problème principal des expulsés est celui des finances. Le décret valencien (1609) autorise les morisques à sortir avec les biens qu’ils peuvent transporter, d’où ces images de femmes parées de tous leurs bijoux, ces récits de familles dépouillées par les brigands sur le chemin du port ou par les bédouins sur la côte africaine. Ces sorties de richesses sont interdites par la suite, mais les morisques les plus riches emportent leurs biens – ainsi ces quarante marchands de Grenade qui, en 1610, portent plainte à Tunis auprès du consul français, contre le capitaine du navire qui leur aurait dérobé cent mille écus d’or – ou les font passer, à l’aide de conversos portugais, par des routes de trafic de fausse monnaie qui existaient de longue date.
Les grandes expulsions de 1492 et 1609 furent des moments de crise comparables à ceux que nous connaissons aujourd’hui : les risques de naufrage en Méditerranée, les maladies, la faim et les brigandages furent aussi le lot des migrants. Comme de nos jours, ces derniers n’étaient pas égaux dans leur infortune : la capacité à mobiliser argent et réseaux étaient un atout vital. Ces déplacements procédaient d’une volonté politique des autorités d’éliminer les minorités religieuses – volonté l’on peut retrouver, dans les territoires tenus par l’État Islamique, dans leur politique de persécution des chrétiens mais aussi (et c’est là une différence essentielle avec les événements des XVIe-XVIIe siècles) sur le mode de la purification ethnique et du génocide, en ce qui concerne les Yezidis et d’autres groupes.
Une différence importante entre les deux périodes est la relative indifférence des populations qui virent partir (d’Espagne ou du Portugal) ou arriver les juifs et les musulmans (en Afrique du Nord ou ailleurs) : les mécanismes de solidarité restèrent internes aux communautés concernées, sépharades ou morisques. Enfin, on n’a que peu d’images ou de témoignages de ces déplacements forcés, tandis que les médias et les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de mettre en récit les voyages des réfugiés, de mobiliser la solidarité humanitaire… mais aussi d’attiser les inquiétudes des sociétés d’accueil.

Aller plus loin

- Regarder la collection de six tableaux représentant l’expulsion des morisques, réalisées pour célébrer cette décision de Philippe III, et conservée à la Fundacion Bancaja (Valencia, Espagne).
- Écouter le petit cours d’Evelyne Oliel-Grauss (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne) sur l’expulsion des juifs d’Espagne.
- Consulter le site d’actualités historiques sur les morisques d’Houssen Eddine Chachia (Université La Manoubia, Tunis).

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08 mai 2018

METRO : Who is Ken Isaacs, President Trump's nominee to the UN?

Trump's nominee to head the International Office of Migration has extensively tweeted anti-Muslim sentiments and conspiracy theories.


President Trump has attracted criticism with his nominee to head the United Nations' migrant relief organization, Ken Isaacs, as reporters have uncovered tweets by Isaacs expressing anti-Muslim views and support of conspiracy theories.

METRO

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InfoMigrants : Les femmes migrantes plus exposées aux violences

Un rapport de l’association France Terre d’asile rendu public mercredi 2 mai met en lumière les violences subies par les femmes migrantes une fois arrivées en France. Ces dernières sont confrontées à des viols, agressions, exploitations, préjugés… 

On parle souvent des migrants mais très rarement des migrantes. Pourtant, les femmes représentaient en 2017 35% des demandeurs d’asile et 40,5% des personnes sous la protection de l’Ofpra
Et alors que sur la route de l’exil, elles sont vulnérables et cibles de dangers en tant que femmes, un rapport de France Terre d’asile (FTA) publié le 2 mai met en lumière les difficultés que ces femmes rencontrent, une fois arrivée sur le territoire français, notamment les violences auxquelles elles sont exposées.


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Le Parisien : Sauvetage de migrants : tensions entre gardes-côtes et ONG au large de la Libye

Plusieurs associations dénoncent le traitement infligé aux migrants par les garde-côtes libyens. Ces derniers travaillent en coordination avec l’Italie.


Toujours pas d’apaisement en Méditerranée entre ONG et gardes-côtes libyens. Ce week-end, plusieurs navires humanitaires souhaitant s’approcher d’embarcations de migrants en détresse se sont vus refuser l’accès.
« Les Libyens agissent comme des pirates dans les eaux internationales, exigeant que leur soit reconnue une autorité. Ils agissent hors du droit et ils le font avec des moyens fournis par le gouvernement italien », a accusé sur Twitter le député italien de gauche Riccadro Magi. Samedi, il était à bord de l’Astral, un voilier appartenant à l’ONG Proactiva Open Arms, lorsqu’une vedette libyenne a ordonné au navire de s’éloigner.

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Les Jours : Les noyés du désert

Les routes de la migration tuent, bien avant la Méditerranée. Au Niger, le Sahara est un cimetière de corps anonymes.

C’est un classeur d’écolier, avec l’ancien footballeur français Youri Djorkaeff en couverture. À l’intérieur, une douzaine de feuilles A4 ont été glissées dans des pochettes plastique. Sur chacune d’entre elles, six visages de jeunes hommes, parfois floues à force d’avoir été scannées, agrandies, imprimées. À côté, une indication de la route prise depuis Gandiole ou Thiaroye, deux petits villages de pêcheurs au Sénégal. « Départ en Espagne via la Mauritanie », « Départ en Espagne via le Maroc »… Tous ont disparu en chemin. Les messages ressemblent à des bouteilles jetées dans le désert : nous sommes à Agadez, au Niger, à plus de 3 000 km de la côte atlantique, que ces jeunes hommes ont peut-être longée pour se rendre jusqu’à Gibraltar ou rejoindre Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles au Maroc. Ont-ils péri en Méditerranée, comme PM390047, le propriétaire du téléphone portable jaune qui attend à la morgue de Milan ? Leurs familles, sans nouvelles depuis des années, ont mis les photos à la disposition du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) en 2014, pour qu’elles soient montrées aux étrangers de passage à Agadez, lieu de transit de centaines de milliers de personnes en partance vers l’Europe (lire l’épisode 6, « Au Niger, la frontière invisible de l’Europe »).


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29 avril 2018

Grèce : Décision de la Cour d'Etat et revirement du gouvernement

Grèce : les nouveaux demandeurs d’asile pourront désormais circuler dans tout le pays

Voir : InfoMigrants


En Grèce, les demandeurs d'asile sont de nouveau soumis au confinement sur les îles


Voir : InfoMigrants

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28 avril 2018

Public Sénat : Officiers du droit d'asile

Dans les bureaux de l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, des hommes et des femmes accueillent ceux qui viennent du monde entier pour bénéficier du droit d'asile. Ce sont les officiers de protection de l'OFPRA. Ils écoutent, interrogent, décident de donner la protection de la France, ou de la refuser le plus souvent. Voici une immersion à leurs côtés, au sein de cet établissement public pas comme les autres. Un documentaire de Pierre-Nicolas Durand. Une production 'EKLA PRODUCTION'

Public Sénat

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Hautes-Alpes: Nouvelles et demande de soutien pour les "3 de Briançon"

Des informations sur la manifestation des identitaires qui a eu lieu au Col de l’Echelle 

Quelques informations sur ce qui est en train de se passer en ce moment, suite à un cortège qui a été organisé par des « solidaires » à Montgenèvre et en réaction à la manifestation fasciste.
Quelque 200 personnes ont accompagné dans un cortège une vingtaine d’exilés qui souhaitaient se rendre en France, depuis le refuge Chez Jesus à Clavier (situé à quelques centaines de mètres de la frontière).
Il faut savoir que depuis que les stations de ski ont fermé, la frontière a été fortement militarisée et il est devenu plus difficile pour les exilés de passer.
Un cortège pacifique a donc été organisé par les militants du squat. Des militants français, italiens et d’autres nationalités étaient présents.

A la fin du cortège, après quelques heures de marche, arrivés à Briançon, 3 personnes, 2 suisses et une italienne, ont été mises en détention provisoire.
Les 2 suisses ont été placés à Gap, puis transférés aux Baumettes, à Marseille. La fille a été dès le début détenue à Marseille.
Audience prévue le 31 mai.
Les avocats sont en train d’essayer de les libérés.

Selon Reporterre:
"C’est la première fois qu’en France, des « délinquants solidaires », comme disent les associations d’aide aux migrants, vont en prison."

Accusation:
« aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière et en bande organisée »
Peine maximale: 10 ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende avec une interdiction de pénétrer sur le territoire français.

La solidarité s’organise.
Bastien, un des deux suisse, est étudiant à l’Université de Genève, qui suit de près le dossier.

Le comité de soutien a créé une page Facebook (https://www.facebook.com/Libert%C3%A9-pour-les-3-de.../) et un compte twitter: https://twitter.com/Soutien3db
Merci de partager, liker, twitter, faire du bruit!



Tous Migrants et Délinquants solidaires sont également en train d’organiser des manifestations de soutien.

Si vous voulez participer faites une demande sur jlobjoit@gmail.com je transmettrai.

Voir aussi sur seenthis.net les tags # Briançon  #frontière_sud_alpine  #réfugiés

Egalement  http://seen.li/erfi

27 avril 2018

Centre Primo Levi : Citoyens solidaires : héros ou criminels ?

Bonjour ,
« Chaque jour, je devais prendre la pire décision qui soit : qui sauver de la noyade ? [...] On essayait de sauver d’abord les enfants. Lorsqu’on les sortait de l’eau glacée, leurs petits pieds étaient les plus froids que j’aie jamais vus. »
Ce sont les mots de Manuel, un pompier espagnol qui sera bientôt jugé pour trafic d’êtres humains. Dans moins d’un mois, il comparaîtra devant les tribunaux grecs pour avoir sauvé des hommes, des femmes et des enfants de la noyade. Chaque jour, de courageux bénévoles partout en Europe risquent la même chose que Manuel. Mais nous avons un plan.
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Migreurope : Procès des « Moria 35 » sur l’île grecque de Chios

Dans la continuité de l’intérêt que porte Migreurop aux révoltes dans les camps et aux mobilisations des exilé·e·s, le réseau participe aux observations internationales du procès de Moria, dans lequel 35 personnes sont poursuivies pour avoir dénoncé leurs conditions de détention inhumaines lors d’une manifestation. Fort de son expérience en matière d’observations judiciaires, le réseau Migreurop – qui a pris position pour la fermeture de tous les camps d’étrangèr·e·s – assiste à ce procès, symbole de l’iniquité des politiques migratoires mises en œuvre par les États membres de l’Union européenne (UE). Par sa présence et la production de comptes-rendus quotidiens, il soutiendra les luttes des exilé·e·s en contribuant à les rendre visibles.

Le 18 juillet 2017, 35 résidents du hotspot de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce ont été arrêtés à la suite d’une manifestation organisée quelques heures plus tôt dans le camp et à laquelle plusieurs centaines d’exilés avaient participé pour protester contre leurs conditions de vie indignes et inhumaines.

Migreurope

Voir aussi  le compte rendu d’audience de Giorgos Pagoudis à Chios pour le quotidien grec Journal de Rédacteurs (Efimerida tôn Syntaktôn)

efsyn.gr et Ici

Sur les conditions de vie dans le hotspot de Moria et sur les conséquences de l’accord UE-Turquie : Voir le rapport du Gisti « Accord UE-Turquie, la grande imposture - Gisti », juillet 2016
Gisti
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Supplément d’information au 28/04/2018 concernant le déroulement du procès de 35 de Moria
 (Traduction du reportage de Giorgos Pagoudis, correspondant à Chios du quotidien grec du Journal de Rédacteurs )
Lors du troisième jour d’audience du procès de 35 de Moria, les témoignages à charge de policiers ont été démentis par plusieurs éléments dont des documents audiovisuels. Les vidéos projetés ont en effet montré que l’affirmation du commandant de la brigade de CRS selon laquelle ce jour du 18 juillet 2017 des vents violents  soufflaient  sur l’île et risquaient de transformer les feux de poubelles en véritable incendie incontrôlable qui aurait pu mettre en danger la vie des résidents de Moria, n’avait aucun fondement. Qui plus est, dans les vidéos, on ne voit à aucun moment  les réfugiés qui vont être arrêtés en train de lancer des pierres contre les forces de l’ordre. 
Un autre point qui sape complètement la crédibilité de la version policière des faits est l’heure des arrestations qui se situe pour la plupart des prévenus après 16h. Or selon les témoignages concordants des témoins de la défense les incidents étaient déjà terminés à 15h càd au moins une heure avant l’arrestation des accusés, ce qui veut dire qu’il est impossible qu’ils  aient été pris sur les faits comme les prétendent les policiers. Tandis que pour d’autres prévenus, il y a des témoignages comme quoi ils étaient ailleurs à l’heure des incidents, soit à des rdv médicaux, soit en train de participer à des activités de  groupe, organisées par des volontaires. 
Le témoignage d’un pompier volontaire est particulièrement accablant pour la version policière : il affirme que deux des supposés incendiaires étaient à ses côtés participant aux efforts à éteindre le feu en train de se répandre dans l’oliveraie qui entoure le camp de Moria. « Ces deux personnes étaient des pacificateurs, calmes et polies » a dit le témoin. Et il avait ajouté que l’un d’entre eux avait déjà obtenu l’asile et il restait à Moria pour participer au  travail volontaire,  en attendant de trouver un toit à Athènes. 
Lors de leurs plaidoyers cinq accusés ont refusés toutes les accusations et ont dénoncé la violence démesurée de la police, tout en insistant sur le fait qu’ils n’ont été arrêtés qu’au moment où ils sortaient des containers où ils étaient restés longtemps après la fin des incidents. Particulièrement remarquable fut l’apologie de Ali Sequa, originaire de Gambie qui avait dit entre autres : « en Afrique nous savons que c’est bien en Grèce que la démocratie a vu le jour. Mais, il paraît que dans votre démocratie il n’y a pas de place pour les noirs ». (La plupart des prévenus sont originaires de l’Afrique noire).
Quant à l’état déplorable  de la qualité de traductions, il suffit de mentionner que la traductrice en anglais faisait tant des fautes que la présidente de la Cour s’était vu obligée de la remplacer par un policier connaissant parfaitement l’anglais ! 
=>  le verdict est tombé : les 35 de Moria  ont quittés le tribunal,  libres : trois acquittés de toute accusation et les 32 autres, reconnus coupables d’avoir provoqué des lésions corporelles graves à onze policiers,  avec des peines de 26 mois de prison avec  sursis de trois ans.  Les 32 comptent faire appel.  


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