22 avril 2018

Migreurope - Gisti : Après la tentative en mer, génération identitaire s'essaye à bloquer les migrants à la montagne

Alpes : des militants d’extrême droite bloquent le col de l’Echelle, lieu de passage de migrants

Une centaine de militants de Génération identitaire ont gravi samedi matin ce col, point de passage de migrants, « pour veiller à ce qu’aucun ne puisse rentrer en France ».
Le Monde.fr avec AFP |   • Mis à jour le   

Une centaine de militants du mouvement d’extrême droite Génération identitaire (GI) bloquaient samedi 21 avril le col de l’Echelle (Hautes-Alpes), point de passage de migrants depuis plusieurs mois, pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ».

Ce col, qui culmine à 1 762 mètres et est situé à six kilomètres de la frontière, est un « point stratégique de passage des clandestins » depuis l’Italie, a fait valoir un porte-parole de GI, Romain Espino, en dénonçant « un manque de courage des pouvoirs publics »« Avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières. »

Le groupe de militants, composé majoritairement de Français, compte aussi des Italiens, Hongrois, Danois, Autrichiens, Anglais et Allemands.

« Frontière symbolique »  

Après une ascension commencée après 9 heures, en raquettes sur la neige, ses membres ont matérialisé une « frontière symbolique » à l’aide de grillage en plastique de chantier et prévoient de passer la nuit au col. Il s’agit d’« expliquer aux migrants éventuels que ce qui n’est pas humain, c’est de faire croire à ces gens qui traversent la Méditerranée ou les Alpes enneigées que ces parcours ne présentent aucun risque. C’est faux », a déclaré Romain Espino. « Ils ne vont pas trouver l’Eldorado, c’est immoral. Ceux qui en paient les frais, ce sont les Français », a-t-il ajouté.
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent une augmentation exponentielle d’arrivées de jeunes, majoritairement de Guinée (Conakry) et de Côte d’Ivoire (pourtant première puissance économique d’Afrique de l’Ouest). Ces nationalités arrivent loin devant celles des autres migrants, très majoritairement ouest-africains. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1 900 en 2017.

La pression migratoire reste « forte »

La pression migratoire reste « forte » à la frontière franco-italienne dans son ensemble, a indiqué vendredi soir le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, rappelant que 50 000 non-admissions avaient été prononcées en 2017. « Nous avons décidé de renouveler les contrôles aux frontières pour six mois », a-t-il ajouté devant les députés lors des débats du projet de loi asile immigration, texte très controversé qualifié à la fois de « petite loi » par Les Républicains et d’« inhumaine » par la gauche.

Fondé en 2012, Génération identitaire (GI) avait affrété en juillet 2017 le navire C-Star dans le cadre de sa campagne « Defend Europe » en Méditerranée, pour dissuader les ONG de secourir les migrants en mer. Arrivée le 5 août au large de la Libye, l’opération avait pris fin le 17 août. Le mouvement privilégie des actions au fort retentissement médiatique, comme la fabrication d’un mur devant un futur centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier en septembre 2016 ou encore, à l’hiver 2013, des maraudes pour venir en aide aux sans-abri, destinées uniquement aux « Français de souche ».

ZPAJOL : Alerte Néo-Nazi à l'échelle: 18h Appel à rassemblement Refuge solidaire



Une centaine de militants de "Génération identitaire" s'apprêtent à rejoindre le col de l'Échelle pour stopper l'arrivée des migrants.  La Provence

Une grosse centaine de néo nazis venant de toute l'Europe sont arrivés au col de l'échelle ce samedi matin.
Ils ont pour mot d'ordre "Défendons l' Europe". Issus des groupes 
tels que Génération Identitaire, ce sont les mêmes qui avaient armé un bat eau pour jeter les exilés à la mer. 

Les bateaux naviguant moins bien sur la neige,ils ont choisi raquettes à neige, 4X4, hélicoptères et drones. En  résumé c'est toute l' extrême droite européenne, Danois, Hongrois, Allemands, Slovaques, Italiens et Français qui débarque en Haute Durance pour exprimer librement sa haine des étrangers.

Leurs modes d'action c'est toujours actions coup de poing, ratonnades, brûlage de lieux d'accueil. 

Nous appelons à une rassemblement à partirde18h au refuge solidaire à Briançon pour s'organiser, et protéger les lieux d'accueil contre toute tentative d'intrusion et de mise à  sac.

NB: Si une centaine d'entre eux sont au col de l'échelle, d'autre on t
été vu à proximité du Refuge Solidaire aux alentours de 12h30 p our vraisemblablement effectuer un repérage des lieux...
La soirée et les prochains jours risquent d'être tendus pour les exiléEs et toutes celles et ceux qui en sont solidaires.

RDV à partir de 18h devant le Refuge Solidaire. Amenez de quoi passez la
nuit, à boire et à manger.


Abonnement à la liste  ZPAJOL



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RFI : Fondateur des lettres congolaises, Tchicaya U Tam’Si est mort il y a 30 ans





Grande voix de l'Afrique contemporaine, Tchicaya U Tam'si est mort d'une crise cardiaque le 22 avril 1988. Trente ans après sa disparition brutale, cette voix à nulle autre pareille continue de résonner dans le monde des lettres noires et françaises.

Voir: RFI

Voir sa fiche  Wikipedia

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21 avril 2018

"Seenthis" : Liban - Relogement forcé de nombreux réfugiés syriens

Ces expulsions massives menées par des municipalités semblent discriminatoires et non conformes aux normes juridiques.
Treize municipalités libanaises au moins ont délogé de force et expulsé au moins 3 664 réfugiés syriens, manifestement en raison de leur nationalité ou de leur religion, tandis que 42 000 autres risquent toujours d’être expulsés, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport rendu public aujourd’hui.

Voir : "Seenthis"

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Speech by High Representative/Vice-President Federica Mogherini at the European Parliament


Speech by High Representative/Vice-President Federica Mogherini at the European Parliamentplenary session on the Progress on the UN Global Compact for safe, regular and orderly migration and UN Global Compact on refugees.

Strasbourg, 13 March 2018
Check against delivery!
Thank you Mr President.
On the UN Global Compacts on Migration and Refugees, let me start with a good news, a good story for once; a little, big European achievement of the last few months. You might remember, last December I came to Strasbourg and here, in this hemicycle we talked about detention centres in Libya. I took in front of you, and most of all, in front of all those people who are suffering inside these detention centres in Libya, the commitment to bring back to their homes 15.000 migrants from within the detention centres to their countries or origin, in a safe manner with Assisted Voluntary Returns, made with our assistance, through the IOM [International Organisation for Migration].
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Médiapart : Des mères indignes d’accompagner leurs enfants

Entre un président de la République qui tend la main aux catholiques, voire leur dicte leur attitude, et un ministre de l’Education nationale qui confond laïcité et exclusion, il est bien difficile de distinguer la logique qui guide nos autorités publiques.

Michel Tubiana - Président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

Lire le blog de Michel Tubiana dans Mediapart

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«Des figues en avril», tendre témoignage de l'immigration algérienne





C'est une sorte de journal intime. Celui d'une immigrée algérienne, Messaouda Dendoune, 82 ans, qui nous livre au travers de la caméra de son fils Nadir, son récit intime de l’histoire franco-algérienne.

Lire : Libération

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Migrants Outremer : Qui sommes-nous

Pour les droits des migrants en Outre-mer, un réseau d’associations nationales domiciliées dans l’hexagone et de nombreux partenaires en Outre-mer.
Nous serions heureux d’étendre ce réseau. Si d’autres associations souhaitent nous rejoindre elles seront les bienvenues.


MOM

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MOM : Loi asile et immigration : lettre ouverte aux sénateurs

Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs,

Le collectif Migrants outre-mer souhaite attirer votre attention sur le projet de loi relatif à l’asile et à l’immigration sur lequel vous serez prochainement appelé-e-s à vous prononcer.
Ce collectif rassemble les principales associations agissant aux niveaux national et local pour la défense des droits des personnes migrantes en outre-mer et dispose à ce titre d’une expertise sur l’état des pratiques et les politiques migratoires mises en œuvre dans ces territoires.

Un laboratoire ultramarin de recul des droits au prétexte d’une invasion migratoire fantasme

En matière d’immigration, force est de constater que les territoires ultra-marins constituent un laboratoire de reculs des droits [1], notamment par l’instauration de législations et dispositifs  dérogatoires au droit commun, portant violation des droits fondamentaux des personnes migrantes, qui sont, par la suite, généralisés à la France entière.
En effet, ce projet de loi vise à la généralisation des audiences par visioconférence [2] et conforte la procédure luttant contre les reconnaissances de paternité frauduleuses, circonscrites jusqu’à présent dans certains territoires ultramarins [3].
Depuis de nombreuses années et au prétexte d’une invasion migratoire sur ces territoires largement fantasmée [4], un régime dérogatoire du droit commun y prévoit des droits au rabais qui facilitent les interpellations, autorisent l’exécution des expulsions  sans contrôle d’un juge et réduisent l’accès au droit au séjour.
Ce projet de loi confirme cette logique en prévoyant de nouvelles dispositions dérogatoires qui aggravent en Guyane les conditions d’accueil des personnes en demande d’asile et restreignent à Mayotte les conditions de délivrance du document de circulation pour les mineur-e-s de nationalité étrangère.

Un régime dérogatoire qui sacrifie des droits fondamentaux

En matière de contrôle d’identité, des dispositifs de contrôle exceptionnels qui s’affranchissent des garanties les plus élémentaires sont mis en place [5]. En Guyane, des barrages de gendarmerie sont installés sur les deux principaux axes routiers qui desservent Cayenne et ses administrations, instituant ainsi des contrôles d’identité généralisés, sur la route nationale qui longe la côte où réside plus de 90% de la population guyanaise, lesquels constituent des obstacles au droit à la santé ou encore au principe d’égalité d’accès aux services publics qui génèrent notamment de graves entraves au dépôt de demandes de carte de séjour.
Ce régime d’exception vient également tailler dans les garanties de contrôle juridictionnel des procédures d’enfermement et d’expulsion.
Alors que ces territoires concentrent la moitié des expulsions réalisées chaque année, l’effectivité des recours contre les décisions préfectorales n’est pas garantie contrairement à la métropole. Si le dépôt d’un recours en urgence suspend désormais l’éloignement jusqu’à son examen [6], son champ d’utilisation reste restrictif et la majorité des renvois sont exécutés sans avoir pu enclencher cette procédure.
Mayotte reste le seul territoire où le contrôle de la procédure de placement en rétention et des conditions d’enfermement est quasi inexistant : le juge compétent intervient après cinq jours d’enfermement (contre 48 heures dans le reste de la France), alors que les personnes sont généralement expulsées en moins de 24 heures et que son centre de rétention y accueille massivement des personnes particulièrement vulnérables comme des enfants.
Le statut des personnes en situation régulière est également dégradé sur ces territoires, à l’image de la suppression ou l’inapplication des garanties d’accueil durant la procédure de demande d’asile (abaissement en Guyane voire absence à Mayotte de l’aide financière sans possibilité de travailler, quasi inexistence de dispositif d’hébergement et domiciliation des personnes en demande d’asile concentrée à Cayenne) ou encore la restriction géographique de la validité des titres de séjour et des autorisations de travail en découlant.
Sous couvert de prévenir un supposé appel d’air, ces dispositions conduisent à précariser les personnes migrantes, à réduire l’accès à leurs droits et à freiner leur intégration une fois régularisées.

Une politique qui attise le rejet des personnes étrangères et justifie des violences

Nous constatons que cette politique migratoire, qui a pour objectif de réduire les mouvements de population pourtant régis par des dynamiques régionales historiques, est dans l’impasse. Elle participe des tensions sociales de plus en plus violentes en alimentant l’idée d’une immigration massive comme facteur des inégalités économiques et sociales sévissant dans les outre-mer.
Cette approche répressive s’applique dans un contexte où les infrastructures et les services publics sont bien souvent faibles voire inexistants, notamment en matière d’accès aux administrations, à l’éducation, aux logements et aux soins [7]. La saturation de ces dispositifs, pourtant chroniquement sous dimensionnés, nourrit les discours politiques qui stigmatisent les personnes étrangères désignées comme responsables de ces carences. Les tensions très fortes et les violences exercées à l’égard des personnes migrantes, en particulier à Mayotte depuis 2016, sont autant de dérives auxquelles conduit cette politique.

Pour un changement de politique

Le collectif Migrants Outre-mer défend des mesures permettant de garantir un accueil digne et le respect des droits fondamentaux pour tous et sur l’ensemble du territoire français, notamment [8] à travers les propositions suivantes :

Aligner la législation applicable en outre-mer sur le droit commun et mettre ainsi un terme à un régime d’exception contraire à un État de droit, qui justifie des droits au rabais et permet tous les abus, notamment en priorité 
- rendre suspensifs les recours contre toute mesure d’éloignement
- rétablir à Mayotte l’intervention du juge judiciaire sous 48 heures à compter du placement en rétention
 supprimer les dispositifs exceptionnels de contrôle
rendre pleinement applicables sur l’ensemble du territoire français les titres de séjour délivrés en outre-mer et notamment à Mayotte
 rétablir des conditions d’accueil dignes pour les demandeurs d’asile en Guyane et à Mayotte en leur garantissant le bénéfice des aides prévues en métropole, et la fourniture d’un hébergement et d’une domiciliation effective pendant leur procédure
- Mettre un terme à l’enfermement des enfants en rétention, notamment à Mayotte où il s’opère massivement (4 285 enfants enfermés en 2016) et sans contrôle.

Par ailleurs, il est temps de penser autrement la présence des territoires ultramarins dans leur environnement. En isolant de plus en plus les uns des autres par un fossé économique croissant, par une frontière de plus en plus infranchissable, par des dénis de droit quotidiens à l’égard des « étrangers » venus des territoires voisins, on ne fait qu’éloigner la perspective d’une solution durable aux tensions actuelles.
Nous espérons pouvoir vous compter parmi celles et ceux qui soutiendront ces positions et nous nous tenons à votre disposition pour en discuter.
Vous remerciant de votre attention, nous vous prions de recevoir, Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs, nos meilleures salutations.

Migrants Outre-Mer (Mom)
Paris, le 18 avril 2018

Signataires :
ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), Aides, CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), La Cimade, Collectif Haïti de France, Comede, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrées), Elena, Fasti (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), LDH (Ligue des droits de l’Homme), MDM (Médecins du monde), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), OIP (Observatoire international des prisons).

[2] Articles 6, 10, 12 et 16 et du projet de loi.
[3] Articles 30 du projet de loi.
[4] https://www.insee.fr/fr/statistiques/3288449 : un solde migratoire déficitaire entre 2010 et 2015 dans les départements d’outre-mer et très légèrement en augmentation en Guyane (moins de 0,4%).
[5] Législations dérogatoires (voir le dernier paragraphe de l’article 78-2 du code de procédure pénale) permettant de contrôler l’identité des étrangers en situation irrégulière sur un périmètre plus étendu.
[6] Article L.514-3 Ceseda.
[7] Une seule maternité pour plus de 250 000 habitants à Mayotte + https://www.insee.fr/fr/statistiques/1285646 + https://www.insee.fr/fr/statistiques/3181903
[8] Collectif MOM, « L’outre-mer dans le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » présenté par le gouvernement le 21 février 2018 – Outre-mer : le non droit est un jeu dangereux ».

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20 avril 2018

Collège de France - François Héran : Migrations et sociétés

François Héran - Leçon inaugurale  le 5 avril 2018
Selon le dernier bilan de l’ONU, 244 millions de personnes vivaient à l’étranger en 2015, dont près de 20 millions de réfugiés. Au-delà d’une actualité brûlante, révélatrice de tensions majeures dans nos sociétés, la question des migrations internationales doit être abordée par le biais de méthodes sérieuses prenant en compte la diversité des phénomènes migratoires et des questions qu’ils soulèvent. Dans ce domaine, plus que dans tout autre, les idées reçues circulent, parfois imperméables aux faits.
L’Assemblée du Collège de France a ainsi décidé de créer une chaire Migrations et sociétés et de la confier à François Héran, directeur de recherche à l’INED, l’Institut national d’études démographiques. « Cette création reconnait non seulement la nécessité d’étudier ces phénomènes de façon aussi scientifique que possible mais elle met en avant les interactions entre migrations et sociétés : il n’y a pas de sociétés sans migrations et les migrations modifient durablement les sociétés. Mon programme ne prétend pas trancher toutes les questions sur la place de l’immigration dans la société : il entend les poser dans le respect des faits », estime ce dernier.

Voir et écouter : Collège de France
Voir et écouter également François Héran sur  France Inter dans l'émission d'Ali Baddou

"La France n'est que 16e parmi les pays européens pour l'accueil des migrants"


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Centre Primo Levi : Le projet de loi Asile et Immigration expliqué


Le mal nommé projet de loi « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », en cours d'examen à l’Assemblée nationale, est désapprouvé dans un consensus inédit par les associations, le Défenseur des droits, le Syndicat des Avocats de France et même par les organismes chargés de l’examen des demandes d’asile, l’Ofpra* et la CNDA*.



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Gisti : La « libre circulation » : retour sur le « monde d’hier »

Emmanuel Blanchard

Enseignant-chercheur, Gisti, président du réseau Migreurop
« Et de fait, rien peut-être ne rend plus sensible le formidable recul qu’a subi le monde depuis la Première Guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et, de façon générale, à leurs droits. Avant 1914, la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait [...] Il n’y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières, ces mêmes frontières qui, avec leurs douaniers, leur police, leurs postes de gendarmerie, sont transformées en un système d’obstacles ne représentaient rien que des lignes symboliques qu’on traversait avec autant d’insouciance que le méridien de Greenwich. » Stefan Zweig, Le monde d’hier. Souvenirs d’un Européen (1942)

Voir : GISTI

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18 avril 2018

Libération : Pas d’enfants en centres de rétention

A l'heure du débat sur la loi asile et immigration, la France doit respecter et protéger les droits de l'enfant. En 2017, plus de 300 mineurs ont été enfermés en métropole, et plus de 4 000 à Mayotte en 2016. Ce nombre ne cesse d'augmenter.

Voir : LIBERATION

Les signataires :
Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre, directeur d’enseignement université de Toulon; Françoise Dumont, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme; Colette Duquesne, présidente de Défense des Enfants International- France (DEI-France); Roland Gori, psychanalyste, professeur honoraire des Universités, président de l’appel des appels; Geneviève Jacques, présidente de la Cimade; Pierre Joxe, magistrat honoraire, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis; Servane Legrand, psychologue clinicienne en protection maternelle infantile (PMI), présidente de l’A.NA.PSY.p.e; Marie Rose Moro, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris Descartes; Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme; Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde; Pierre Suesser, pédiatre en protection maternelle et infantile, co-président du syndicat national des médecins de PMI.

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Roya, fin octobre

C’est en 2017, à la frontière entre la France et l’Italie, que trois jeunes réalisateurs ont recueilli les témoignages de ceux qui ont fui leur pays, et de ceux qui les aident dans cette épreuve. Ils livrent un film à la fois simple et touchant, à découvrir sur Télérama

LA LDH SOUTIENT LE FILM « RAZZIA », DE NABIL AYOUCH




Sortie le 14 mars 2018
Après Ali Zaoua, prince de la rue (2000) sur les enfants des rues, Les Chevaux de Dieu (2012) qui mettait en scène des garçons des bidonvilles devenus terroristes kamikazes, et Much Loved (2015) sur la prostitution à Marrakech, le réalisateur franco-marocain, Nabil Ayouch, réalise avec Razzia un film puissant et provoquant, qui aborde frontalement un certain nombre de tabous de la société marocaine.
Voir : LDH
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17 avril 2018

Babels : 3 mai – Journée d’étude : « Politique en exil »









Dans les représentations médiatiques et les discours politiques, les réfugié-e-s apparaissent souvent comme un « flux » indistinct. On n’entend leur parole que comme un cri de détresse impuissant. Pourtant, ils peuvent s’organiser, à travers des lieux autogérés, des manifestations pour défendre leurs droits, des associations ou des partis. En faisant dialoguer chercheurs et acteurs engagés issus de diverses communautés, cette journée d’étude met en lumière la participation politique des réfugié-e-s, dans les pays d’accueil comme dans les pays de transit. Comment, sur les questions qui concernent leur expérience migratoire ou la situation politique dans leur pays d’origine, les exilé-e-s font entendre leur voix ?

Cette journée d’étude aura lieu le 3 mai 2018 de 9h30 à 18h à l’Auberge de Jeunesse – Halle Pajol à Paris, 18e (métro Marx Dormoy)
Voir : Babels

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Une marche solidaire de Vintimille à Calais, à partir du 30 avril et jusqu'au 7 juillet

Des associations de soutien aux exilé-e-s organisent une marche solidaire de Vintimille à Calais, à partir du 30 avril et jusqu'au 7 juillet.


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GISTI : Actualité des poursuites et des mobilisations relatives aux délits de solidarité

Bien sûr, la solidarité n’a jamais été inscrite dans aucun code comme un délit.
Cependant, des militants associatifs qui ne font que venir en aide à des personnes en situation de très grande précarité, victimes de décisions dangereuses, violentes, voire inhumaines, se retrouvent aujourd’hui face à la justice.

Avec l’instauration de l’état d’urgence, et dans le contexte baptisé « crise migratoire », on assiste à une recrudescence de poursuites visant à empêcher l’expression de la solidarité envers migrants, réfugiés, Roms, sans-papiers... Au-delà, c’est le soutien à l’ensemble des personnes étrangères qui tend à devenir suspect, l’expression de la contestation des politiques menées qui est assimilée à de la rébellion et au trouble à l’ordre public.

Voir : GISTI

DUDH : Article 13


migreurop : L’Espagne et le Maroc doivent respecter les droits des enfants migrants

Voir : ANAFE
Ces derniers mois, le nombre de personnes migrantes et/ou demandeuses d’asile tentant d’accéder au territoire européen à travers la dénommée « frontière sud » entre le Maroc et l’Espagne, a nettement augmenté. La fermeture d’autres routes (Grèce, Italie), et la non délivrance de visas pour accéder au territoire européen, ont provoqué en 2017, la multiplication par trois du nombre d’arrivées en pateras sur les côtes espagnoles, mais aussi 249 morts par naufrage dans la zone. À ce jour, en 2018, plus de 520 personnes ont perdu la vie en Méditerranée, dont plus de 140 en tentant de rejoindre l’Espagne [1] .
Parmi les exilé-e-s il y a notamment des enfants qui migrent seuls et se retrouvent en situation d’errance à la frontière maroco-espagnole et dans les rues de Ceuta et Melilla, avec des administrations publiques qui se refusent à assumer leurs obligations en matière de protection sociale de l’enfance. Cette situation s’est illustrée de façon tragique la semaine du 2 avril avec la mort de deux mineurs : l’un à Ceuta et l’autre à Beni-Ansar (Maroc, frontière avec Melilla). Dans les deux cas, selon des témoins, ils auraient été intentionnellement renversés par des camions. L’un des conducteurs a depuis été incarcéré à Ceuta.
La militarisation croissante des ports à Ceuta et Melilla (installation de nouveaux murs et barbelés tranchants, matériel de surveillance) pour empêcher la traversée de ces jeunes exilés accentue leur mise en danger. Loin de se décourager, ces enfants prennent davantage de risques pour embarquer sur des ferries à destination de la péninsule espagnole. Entre 2015 et 2017, trois mineurs ont perdu la vie dans le port de Melilla. À Ceuta et Melilla, la violence policière contre les mineurs isolés (majoritairement marocains) est régulièrement documentée, ainsi que des cas de violences à caractère raciste émanant de civils [2]. Côté marocain, à Beni-Ansar et Nador, les jeunes sont pourchassés par la police, arrêtés et éloignés de la frontière [3] .
Migreurop et ses organisations membres alertent sur cette situation des deux côtés de la frontière et rappellent aux deux pays, signataires de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, leurs obligations internationales en matière de protection des enfants.
Le réseau dénonce également la recrudescence de la violence des militaires à l’encontre des personnes migrantes dites « subsahariennes » à cette frontière – visant dorénavant aussi les femmes dans les campements côté marocain –, la persistance des « refoulements à chaud » [4] et de l’usage de matériel anti-émeute côté espagnol. Ces pratiques, anciennes et récurrentes, exercées bien souvent en-dehors de tout cadre légal et en violation des conventions internationales, doivent cesser immédiatement. Ces politiques de contrôle des frontières et d’expulsion produisent, chaque année, des violations des droits humains inacceptables et des morts parmi les exilé-e-s, enfants et adultes. Dans ce contexte, l’intimidation de personnes solidaires et défendant les droits des personnes, est inconcevable et doit cesser également.
L’Espagne et le Maroc ne peuvent continuer de bafouer les droits des personnes migrantes au nom de la sécurisation des frontières européennes. Ces États sont responsables, tout comme l’Union européenne et ses États membres, de la mise en danger d’enfants et d’adultes en quête d’exil, ainsi que des morts provoquées par cette gestion militaire des mouvements migratoires.

Notes

[1« APDHA reclama vías seguras tras triplicarse las entradas por mar el pasado año », 26 février 2018 : https://www.apdha.org/balancemigratorio17/
[2Voir par exemple le rapport de l’association Harraga Melilla « De niños en peligro a niños peligrosos », 2016
[3Voir les travaux de l’AMDH Nador sur les violations des droits humains dans la région
[4Cette pratique de refoulement expresse des personnes vers le Maroc opérée par les autorités espagnoles a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme, voir : CEDH, 3 octobre 2017, N.D. et N.T. c. Espagne, req. n° 8675/15 et 8697/15
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