27 juillet 2007

Bataille autour de l’argent des émigrés algériens 3 milliards d’euros transférés

Bataille autour de l’argent des émigrés algériens 3 milliards d’euros
transférés annuellement d’Europe


Une étude intitulée facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de
partenariat (FEMIP) réalisée par la banque européenne d’investissement
révèle que les immigrés originaires des pays de la rive sud de la
méditerranée établis en Europe envoient annuellement entre 12,4 et 13,6
milliards d’euros vers leurs pays d’origine.

L’importance de ces transferts est au centre d’un autre rapport commandé par
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, rapport qui conclut que des
trois pays du Maghreb, l’Algérie vient en pôle position avec 3,15 milliards
d’euros, devançant le Maroc et la Tunisie avec respectivement 2,13 et 0,84
milliards d’euros.

Néanmoins, le transfert de la moitié de ces fonds s’effectue par des canaux
informels. C’est cette importante manne financière que se disputent
plusieurs opérateurs financiers spécialisés dans le transfert d’argent du
fait que les profits obtenus sont conséquents. C’est le cas de l’américain
Western Union, détenant 17% du marché européen en 2006, qui facture 19 euros
pour l’envoi de 150 euros au Maroc, assortis de frais de change. En Algérie
Western Union dispose de plus de cent points de contact, notamment au niveau
de la poste d’où il est possible de retirer du liquide sans passer par une
banque.
Ce créneau porteur a amené d’autres spécialistes du transfert, Ria et Money
Gram, à venir revendiquer leur part du marché et ce en instaurant une
concurrence farouche notamment en matière des frais d’envoi. C’est le cas de
Money Gram qui a baissé le tarif à seulement 12 euros.

Une aubaine pour les professionnels du transferts de fond

Le champ demeure encore ouvert et d’autres acteurs viendront bousculer le
monopole US et en France on avance déjà le chiffre de 20 autres spécialistes
qui viendront s’impliquer dans ce marché juteux. Néanmoins, certaines
banques de l’hexagone qui ont investi en Algérie tentent de se ressaisir en
étant plus agressifs en direction de la communauté algérienne établie
particulièrement en France. C’est le cas de Société Générale Algérie (SOGA)
qui parallèlement à l’ouverture de 17 agences à travers le territoire
national, un chiffre appelé à doubler à la fin de l’année en cours, compte
ouvrir des antennes dans toutes les agences de la banque mère pour amener
les immigrés algériens à effectuer le transfert de leur argent. Cet intérêt
survient après le constat établi en 2003 concluant que sur les quelques 2,8
milliards d’euros transférés, seul 1,3 milliard ont transité par le circuit
officiel. Par conséquent, l’enjeu est important d’autant que les banquiers
de SOGA sont conscients du fait que le cours de la monnaie européenne par
rapport au dinar a chuté, notamment depuis l’interdiction d’importation de
véhicules de moins de 3 ans, le recours au transfert par les réseaux
banquiers est plus alléchant pour peu que les mécanismes soient plus
souples.

C’est ce qui vient d’être tenté au Maroc avec la création de Banque Accord,
filiale du groupe de distribution Auchan, et la marocaine Attijariwafa Bank.
Ce partenariat consiste à lancer des cartes de retrait destinées à faciliter
le transfert d’argent. La carte est confiée aux proches résidant dans le
pays d’origine et est créditée par le client, en France. L’avantage et la
nouveauté de la carte Flouss réside dans le fait qu’il n’est pas nécessaire
d’être client de la banque pour l’acquérir. Présentant cette carte, un des
responsables de Banque Accord dira : « On a des clients qui ne pouvaient
plus supporter de faire la queue dans un bureau de poste » et aujourd’hui
avec cette carte c’est plus simple que de confier 200 euros à un copain qui
descendait au pays ».

Salah C.
Source : Le Quotidien d’Oran

Aucun commentaire: