10 juillet 2022

Grèce:Une réfugiée qui se cachait à Chios, morte de faim et de soif

 Terrifiant

A force d’instaurer une politique systématique de refoulements, les réfugiés qui arrivent dans les îles font tout pour ne pas être repérés par la police. Ils sont obligés de se cacher pendant de jours voire de semaines, errant affamés et assoiffés à des endroits déserts et évitant tout contact avec la population. Ils n’osent même pas donner leurs localisations à des solidaires, car ceux-ci seraient bien obligés de signaler la présence des arrivants aux autorités, faute de quoi ils risqueraient de se retrouver sur le banc des accusés avec des charges très lourdes en tant que smugglers. 

 Résultat inévitable : sans vivres ni soins médicaux, les plus vulnérables parmi les réfugiés meurent d’épuisement au bout de quelques jours. Cela est déjà arrivé à la frontière d’Evros, maintenant c’est le tour de l’île de Chios d’enregistrer sa première réfugiée morte de faim et de soif. La politique de la criminalisation de la solidarité finit par donner bien ses fruits…

https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/351493_nekri-apo-peina-kai-dipsa-gynaika-prosfygas-sti-hio

09.07.2022, 11:05 Mis à jour le : 09.07.2022, 13:34

Une réfugiée à Chios, morte de faim et de soif, 

Georges Pagoudis

Une femme réfugiée a été retrouvée morte, probablement de faim et de soif, à Chios et plus précisément dans la région d'Agia Triada à Kardamylon.

La femme serait morte d'épuisement après être restée plusieurs jours à la rase campagne, puisque tout indique qu'elle faisait partie d'un groupe de réfugiés qui sont arrivés dans la région fin juin.

En plus de la réfugiée décédée, deux ou trois autres femmes se trouvent toujours dans les montagnes de Kardamylos à Chios et sont en danger.

Selon les dernières données, les femmes ont été en contact ces derniers jours avec leurs proches, qui à leur tour ont contacté des ONG qui fournissent une assistance juridique aux réfugiés, afin d'essayer de les aider. Cependant, nous ne savons pas pour l’instant si la personne trouvée morte hier, vendredi 8/7, fait partie du groupe de trois femmes qui ont contacté leurs proches. 

Les réfugiées ont déclaré qu’elles faisaient partie d’un le groupe de 30 personnes arrivé à Chios depuis fin juin.

Selon les informations, les réfugiés ont d'abord contacté une ONG à Samos, qui a ensuite averti des volontaires à Chios.

Les réfugiés ont cependant refusé de donner leur géolocalisation, car les volontaires, afin de pouvoir apporter leur aide en évitant toute implication criminelle comme cela est arrivé récemment à un syrien accusé d’avoir offert de la nourriture et de l'eau à des réfugiés qui se cachaient dans une situation similaire. Quelque part là-dedans, la communication a été coupée  avec des résultats tragiques.

"«We are coming in Kyios before 5 days and we don\t get any...and one woman in a coma»  |Nous sommes arrivés à Chios il y a 5 jours et nous n'en recevons pas aucune... et une femme dans le coma" était le dernier message qu'ils ont envoyé aux bénévoles.

Ici, il convient de noter que le 30 juin, un bateau a été enregistré à l'arrivée dans la zone et 18 personnes d'origine africaine ont été retrouvées, dont une femme qui a dû être transférée à l'hôpital en raison de l'épuisement. Les autres ont été transférés dans une structure de mise en quarantaine à Lefkonia. Dans les jours suivants, cependant, plusieurs personnes ont été enregistrées comme nouveaux arrivants, sans que des précisions soient données sur la date et le lieu de leur arrivée 

Des policiers et un médecin légiste se sont précipités à l'endroit où la femme a été retrouvée et ont exclu la possibilité d'un acte criminel. Le corps de la victime a été transporté à l'hôpital alors qu'une enquête préliminaire est en cours.

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