21 juillet 2022

EU: Tracking the Pact: Plan for Frontex to deploy "vessels, surveillance equipment, and carry out operational tasks" in Senegal and Mauritania

 The EU's border agency is also due to open a "risk analysis cell" in Nouakchott, Mauritania, in autumn this year, according to documents obtained by Statewatch and published here. The two "action files" put heavy emphasis on the "prevention of irregular departures" towards the Canary Islands and increased cooperation on border management and anti-smuggling activities. Earlier this month, the Council authorised the opening of negotiations on status agreements that would allow Frontex to operate in both countries.


statewatch

14 juillet 2022

FUEL CUT PLEDGE Penny Mordaunt vows to halt Channel migrant crossings by cutting off fuel supplies and boats

 WANNABE-PM Penny Mordaunt will cut off fuel supplies and boats from people smugglers in France in a bold bid to halt perilous Channel crossings.

The leading 'Stop Rishi' candidate promised to crack down on sick traffickers upstream - and offered France Britain's help to guard their borders better against illegal migrants.


The Sun



13 juillet 2022

Europe welcomes - A decent and humane asylum policy is possible in Europe

 At times when European solidarity was lacking and public policy on asylum became more restrictive in some Member States, thousands of European cities and municipalities declared themselves safe harbours and cities of refuge. As a response to the disaster in Moria, the humanitarian catastrophe in Afghanistan, and more recently the war in Ukraine, municipalities stepped up their efforts to welcome people fleeing, no matter where they come from.


This interactive map demonstrates that solidarity initiatives on the local level go beyond existing national efforts in welcoming and integrating asylum-seekers and refugees. We believe that a greater role and involvement of municipalities in decision-making can lead towards creating a more humane, effective and efficient EU asylum system.

https://www.europewelcomes.org/

10 juillet 2022

Grèce:Une réfugiée qui se cachait à Chios, morte de faim et de soif

 Terrifiant

A force d’instaurer une politique systématique de refoulements, les réfugiés qui arrivent dans les îles font tout pour ne pas être repérés par la police. Ils sont obligés de se cacher pendant de jours voire de semaines, errant affamés et assoiffés à des endroits déserts et évitant tout contact avec la population. Ils n’osent même pas donner leurs localisations à des solidaires, car ceux-ci seraient bien obligés de signaler la présence des arrivants aux autorités, faute de quoi ils risqueraient de se retrouver sur le banc des accusés avec des charges très lourdes en tant que smugglers. 

 Résultat inévitable : sans vivres ni soins médicaux, les plus vulnérables parmi les réfugiés meurent d’épuisement au bout de quelques jours. Cela est déjà arrivé à la frontière d’Evros, maintenant c’est le tour de l’île de Chios d’enregistrer sa première réfugiée morte de faim et de soif. La politique de la criminalisation de la solidarité finit par donner bien ses fruits…

https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/351493_nekri-apo-peina-kai-dipsa-gynaika-prosfygas-sti-hio

09.07.2022, 11:05 Mis à jour le : 09.07.2022, 13:34

Une réfugiée à Chios, morte de faim et de soif, 

Georges Pagoudis

Une femme réfugiée a été retrouvée morte, probablement de faim et de soif, à Chios et plus précisément dans la région d'Agia Triada à Kardamylon.

La femme serait morte d'épuisement après être restée plusieurs jours à la rase campagne, puisque tout indique qu'elle faisait partie d'un groupe de réfugiés qui sont arrivés dans la région fin juin.

En plus de la réfugiée décédée, deux ou trois autres femmes se trouvent toujours dans les montagnes de Kardamylos à Chios et sont en danger.

Selon les dernières données, les femmes ont été en contact ces derniers jours avec leurs proches, qui à leur tour ont contacté des ONG qui fournissent une assistance juridique aux réfugiés, afin d'essayer de les aider. Cependant, nous ne savons pas pour l’instant si la personne trouvée morte hier, vendredi 8/7, fait partie du groupe de trois femmes qui ont contacté leurs proches. 

Les réfugiées ont déclaré qu’elles faisaient partie d’un le groupe de 30 personnes arrivé à Chios depuis fin juin.

Selon les informations, les réfugiés ont d'abord contacté une ONG à Samos, qui a ensuite averti des volontaires à Chios.

Les réfugiés ont cependant refusé de donner leur géolocalisation, car les volontaires, afin de pouvoir apporter leur aide en évitant toute implication criminelle comme cela est arrivé récemment à un syrien accusé d’avoir offert de la nourriture et de l'eau à des réfugiés qui se cachaient dans une situation similaire. Quelque part là-dedans, la communication a été coupée  avec des résultats tragiques.

"«We are coming in Kyios before 5 days and we don\t get any...and one woman in a coma»  |Nous sommes arrivés à Chios il y a 5 jours et nous n'en recevons pas aucune... et une femme dans le coma" était le dernier message qu'ils ont envoyé aux bénévoles.

Ici, il convient de noter que le 30 juin, un bateau a été enregistré à l'arrivée dans la zone et 18 personnes d'origine africaine ont été retrouvées, dont une femme qui a dû être transférée à l'hôpital en raison de l'épuisement. Les autres ont été transférés dans une structure de mise en quarantaine à Lefkonia. Dans les jours suivants, cependant, plusieurs personnes ont été enregistrées comme nouveaux arrivants, sans que des précisions soient données sur la date et le lieu de leur arrivée 

Des policiers et un médecin légiste se sont précipités à l'endroit où la femme a été retrouvée et ont exclu la possibilité d'un acte criminel. Le corps de la victime a été transporté à l'hôpital alors qu'une enquête préliminaire est en cours.

06 juillet 2022

Melilla, le lieu d’un massacre – Lettre ouverte aux députés européens

 « Nous avons passé un cap. Le massacre est sous nos yeux. Les morts s’amoncèlent. Et il semble que ça ne compte pas. » Après les exactions de Melilla, le collectif « J'accueille l'étranger » interpelle les député·es européen·nes avec force : « Prononcez-vous fermement pour une toute autre politique d’immigration » ! 


Participez au débat

New director, same tragedy

5 July 2022 – On Monday 4 July Frontex announced that its Management Board, made up of representatives of EU countries’ border authorities – mostly police officers active at national level -, has appointed Aija Kalnaja as Executive Director ad interim for the agency. This follows the resignation of former director Fabrice Leggeri in April 2022, amidst ongoing investigations by EU’s anti-fraud watchdog OLAF into Frontex‘s role concerning allegations of harassment, misconduct and illegal pushbacks. Kalnaja was already acting Executive Director since the departure of Leggeri.





Grano: una guerra globale

 Secondo molti osservatori internazionali, la guerra in corso in Ucraina si esprimerebbe non solo mediante l’uso dell’artiglieria pesante e di milizie ufficiali o clandestine, responsabili di migliaia di morti, stupri e deportazioni. Esisterebbero, infatti, anche altri campi sui quali il conflitto, da tempo, si sarebbe spostato e che ne presuppongono un allargamento a livello globale. Uno di questi ha mandato in fibrillazione gli equilibri mondiali, con effetti diretti sulle economie di numerosi paesi e sulla vita, a volte sulla sopravvivenza, di milioni di persone. Si tratta della cosiddetta “battaglia globale del grano”, i cui effetti sono evidenti, anche in Occidente, con riferimento all’aumento dei prezzi di beni essenziali come il pane, la pasta o la farina, a cui si aggiungono quelli dei carburanti, oli vari, energia elettrica e legno.


La guerre du blé

05 juillet 2022

Gaining Ground: Promising Practice to Reduce & End Immigration Detention

 Immigration detention represents one of the most flagrant human rights violations of our time. In recent years, IDC has seen a number of governments begin to recognise that effective and feasible alternatives to detention (ATD) do exist. This paper was written to provide an overview of practical examples and recent developments in the field of alternatives to detention (ATD), in order to highlight promising practice and encourage further progress in this area. It aims to inspire and embolden governments, local authorities, international organisations, civil society and community actors and other stakeholders, with steps they can take to move away from the use of immigration detention. This report includes an Annex compiling short country profiles for the 47 countries included in the research mapping.


International Detention Coalition

30 juin 2022

Et si la France prenait vraiment « sa part » dans l’accueil des réfugiés ?

 

François Héran, démographe

Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le président Macron a pris la parole en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne pour assurer que chaque pays, y compris la France, allait « prendre sa part » dans l’accueil des réfugiés. « Nous le ferons, ajoute-t-il, en Européens, de manière coordonnée, responsable et solidaire » (discours du 25 février 2022).




Mare Liberum

 Carte marine du SHOM indiquant la profondeur de l'eau, les récifs et autres dangers et les phares.


Carte n°7081 du SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine https://www.shom.fr/fr )
Autorisation de reproduction n°448/2007.

Maroc. À Nador, les morts sont africains, l’argent européen

 Le 24 juin 2022, au moins 23 migrants sont morts à la frontière entre le Maroc et l’Espagne, et il y a eu plus d’une centaine de blessés des deux côtés. L’ONU et l’Union africaine exigent une enquête indépendante. La coopération migratoire entre le Maroc et l’Espagne est de nouveau pointée du doigt. Reportage à Nador.

OrientXXI




L’informalisation des politiques migratoires : les pièges de la soft law

 

Note #14 - juin 2022

Mal connue du public, la soft law est une arme redoutable entre les mains des États, qui utilisent cette méthode quand ils veulent contourner les contraintes et la rigidité que leur imposeraient les lois nationales ou les textes et traités internationaux. Elle est souvent mobilisée dans le domaine du « contrôle des flux migratoires », sans qu’il soit facile de faire toujours la différence entre la stricte application du droit et ses contournements. L’externalisation des politiques d’asile et d’immigration est un exemple typique du recours à la soft law : l’Union européenne (UE) ou ses États membres trouvent avantage à négocier toute une foule d’arrangements aux noms divers, plus ou moins informels, avec leurs « partenaires » des pays tiers, fictivement présentés sur un pied d’égalité. voir migreurope

30 mars 2020

Poème d'un inconnu

Nous nous sommes endormis dans un monde et nous nous sommes réveillés dans un autre.

Soudain, Disney n'a plus de magie,
Paris n'est plus romantique, 
New York ne reste plus debout, 
Le mur chinois n'est plus une forteresse, 
et la Mecque est vidée.
Les câlins et les bisous deviennent soudainement des armes 
Et le fait de ne pas rendre visite aux parents et aux amis devient un acte d'amour.

Soudain, vous avez réalisé que le pouvoir, 
La beauté, 
L'argent ne valaient rien et ne pouvaient pas vous procurer l'oxygène pour lequel vous vous battiez.

Le Monde continue sa vie et il est magnifique ; 
Il ne met en cage que les humains. 

Je pense qu'il nous envoie un message :

"Vous n'êtes pas indispensables. 
L'air, la terre, l'eau et le ciel sans vous vont bien. 
Et même mieux. 

Quand vous reviendrez, 


Rappelez-vous que vous êtes mes invités...Pas mes maitres."


10 février 2020

Un risque accru d’expulsions illégales de mineur·e·s

Le Conseil d’État, dans une décision du 5 février, rejette le recours porté par nos organisations contre le décret du 30 janvier 2019 sur le fichier d’appui à l’évaluation de la minorité (AEM), refuse de reconnaître les atteintes portées aux droits des mineur·e·s non accompagné·e·s et fait ainsi primer la lutte contre l’immigration irrégulière sur les droits de l’enfant.

Un risque accru d’expulsions illégales de mineur·e·s

En ne prenant pas en compte les principes essentiels de présomption de minorité et de droit au recours effectif, le Conseil d’État laisse toute latitude aux préfectures pour expulser des personnes qui devraient être présumées mineures tant que le juge des enfants ne s'est pas prononcé sur leur situation. Il considère que la protection des enfants étrangers contre les mesures d’éloignement prévue par la loi « ne fait pas obstacle à ce qu’une mesure d’éloignement soit prise par l’autorité administrative à l’égard d’une personne dont elle estime, au terme de l’examen de sa situation, qu’elle est majeure, alors même qu’elle allèguerait être mineure ».

Il entérine ainsi la possibilité pour l’administration d’expulser un∙e jeune qui demande protection en raison de sa minorité et de son isolement dès lors qu’un département l’a considéré⋅e comme majeur⋅e, le plus souvent à l’issue d’une procédure d’évaluation sommaire fondée sur des critères subjectifs. Et peu importe au Conseil d’État que le ou la jeune n’ait pas pu exercer de recours devant le juge des enfants. On sait pourtant que – dans certains départements – la moitié des mineur∙es qui saisissent ce juge voient finalement leur minorité reconnue.
Tout au plus, le Conseil d’État consent-il à évoquer la possibilité pour le juge administratif saisi d’un recours contre la mesure d’éloignement de surseoir à statuer quand il a connaissance d’une saisine préalable du juge des enfants mais seulement « si une telle mesure est utile à la bonne administration de la justice ». De même, il peut aussi décider de poser une question préjudicielle à l’autorité judiciaire mais uniquement« en  cas de difficulté sérieuse ». Ces précisions ne constituent en rien des garanties contre le risque d’expulsion d’enfants en danger par l’administration.

Contrôler avant de protéger

Nos organisations constatent que – dans de nombreux territoires – l’application du décret a pour effet de laisser à la rue des enfants en demande de protection pendant toute la procédure en préfecture. Le Conseil d’État prend acte de cette réalité et rappelle à juste titre qu’« il incombe aux autorités du département de mettre en place un accueil provisoire d’urgence pour toute personne se déclarant [MNA], sans pouvoir subordonner le bénéfice de cet accueil [à la mise en œuvre de la procédure prévue par le décret] ».
Il vide toutefois de tout son sens le principe de l’inconditionnalité de l’accueil provisoire en précisant qu'une telle obligation s'applique « sous réserve des cas où la condition de minorité ne serait à l’évidence pas remplie ».

Des pseudo-garanties qui ne suffiront pas

Le Conseil d’État précise que « la majorité de l’intéressé ne saurait être déduite de son seul refus de communiquer les informations » aux agents de la préfecture. Il rappelle également qu’il ne suffit pas qu’un∙e jeune apparaisse comme majeur∙e dans l’une des bases de données consultées en préfecture pour qu’il ou elle soit évalué∙e comme majeur∙e. Aussi utiles qu’elles soient, ces précisions ne suffiront malheureusement pas à préserver les mineur∙es d’un refus de protection arbitraire de la part de certains départements. Pour preuve, alors que le Conseil constitutionnel avait déjà pris soin de préciser ce point, nombreux sont les protocoles signés entre les conseils départementaux et les préfectures qui mentionnent « l’impossibilité [pour le jeune] de refuser de communiquer [ses données personnelles] à l’agent de préfecture habilité». La notice d’information actuellement distribuée aux jeunes reprend cet énoncé contraire aux textes.
Alors qu’environ 70 départements mettent déjà en œuvre ce dispositif et qu’un mécanisme d’incitation financière a été annoncé par le premier ministre, nos organisations sont extrêmement inquiètes du sort réservé à ces enfants en situation de grande vulnérabilité.
Nous constatons qu’ils sont de moins en moins nombreux à se rendre dans nos permanences. Globalement, leur état de santé se dégrade et les suspicions de cas d’exploitation augmentent. Autant de signes qui confirment nos
craintes que ces enfants et adolescents, dissuadés de demander une protection par un tel dispositif, restent exposés à tous les dangers. Nos organisations persistent à demander le retrait de ce décret et appellent tous les départements, chefs de file de la protection de l’enfance, à renoncer à participer à ce dispositif.


Liste des associations signataires

Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers ; Association nationale des assistants de service social ; Armée du Salut ; CNAPE ; DEI-France ; Fédération des acteurs de solidarité ; fasti ; FEHAP ; Fédération Entraide Protestante ; gisti, groupe d'information et de soutien des immigré.e.s ; Hors la rue ; La Cimade ; Ligue des droits de l'Homme ; Médecins du Monde ; Médecins sans frontières ; Secours Catholique ; Solidaires ; Syndicat de la Magistrature ; Syndicat des avocats de France ; UNIOPSS ; Unicef France

03 octobre 2019

Hannah Arendt : Quand tout le monde vous ment

❝"Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez."❞h

24 septembre 2019

DÉBAT PARLEMENTAIRE SUR LA POLITIQUE MIGRATOIRE

VADE-MECUM 
à l’intention des participants 
du 30 septembre et du 2 octobre 2019 
Le 30 septembre et le 2 octobre se tiendront à l’Assemblée nationale puis au Sénat le premier débat parlementaire annuel sur la politique migratoire. Nous nous permettons de vous adresser ce vade-mecum rappelant quelques données factuelles permettant de rétablir quelques vérités, et quelques réflexions afin d’alimenter positivement, nous l’espérons, vos débats.
Nous ne sommes que quelques-uns parmi des milliers de citoyens qui accompagnent des étrangers dans la défense de leurs droits fondamentaux, ou plus simplement qui les accueillons chez nous. 
La France est-elle humaniste, voire laxiste ? 
C’est ce qui a été sous-entendu il y a quelques jours par le chef de l’État. Nous entendons régulièrement que la France serait « le 2e pays européen en termes de demandes d’asile » et que notre pays serait l’un des seuls à avoir une croissance des demandes, alors qu’à l’échelle européenne la tendance est à la baisse.
Il nous semble utile de rappeler la réalité des chiffres : la France est certes en 2e position en termes de demandes « brutes », mais il est impératif de rapporter ce chiffre à la population de chaque pays. Le seul indicateur valable est le nombre de demandeurs par millions d’habitants, et cette fois nous redescendons au... 9e rang européen !
La Suède, l’Allemagne, l’Islande, le Luxembourg, le Liechtenstein, Malte, la Grèce et Chypre accueillent proportionnellement largement plus de demandeurs d’asile que la France. Sommes-nous le seul pays à voir le nombre de demandes continuer à croître ?
Non plus... Entre 2017 et 2018, il y a eu +20% de demandes d'asile en France. Mais il y a 8 pays qui ont une croissance plus élevée. Le Portugal (+22%), la Slovénie (+95%), les Pays-Bas (+27%), Malte (+26%), Chypre (+70%), l'Irlande (+26%), la Belgique (+29%), ou encore l'Espagne (+70%).
Notre taux d’obtention de l’asile en première instance, à 28%, nous place lui au... 25e rang européen
1 .
Ces chiffres démontrent, de manière factuelle, que la France n’est absolument pas un pays laxiste, et n’est aucunement un des premiers pays en termes de nombre de demandeurs d’asile accueillis. 


Le droit d’asile est-il dévoyé ? 
Oui, il est dévoyé par la France, par l’Europe, qui refusent d’ouvrir des voies légales d’immigration, qui bafouent les principes d’égalité des droits de l’Homme.
En tant que Français, je peux accéder à cent quatre-vingt huit pays sans même avoir besoin d’un visa. Ne fuyant ni la guerre ni la misère, toute installation dans un autre pays ne serait rien d’autre qu’une émigration économique, ou « de confort ». Un Afghan, lui, ne peut se rendre que dans une trentaine de pays sans visa, et aucun de ces pays n’est européen. Idem pour un Soudanais. Ceci démontre le paradoxe suivant : nous « condamnons » l’émigration économique, mais nous sommes les premiers à la pratiquer. Et plus l’émigration est vitale, plus nous l’entravons. 
En 1951, la France et beaucoup d’autres pays ont signé la convention de Genève relative au statut de réfugié, nous nous sommes engagés à accueillir et accorder une protection aux personnes qui fuient les persécutions. Aujourd’hui, l’Europe ne respecte plus ses engagements. Une étude du centre de recherche de l’Union Européenne indique que 90% des personnes qui obtiennent le statut de réfugié sont entrés de manière irrégulière en Europe. Ce n’est pas par choix, c’est la conséquence de l’incapacité des États membres à proposer des voies légales d’immigration. Qui peut croire un seul instant que ces hommes femmes et enfants ne préféreraient pas venir avec un visa, en payant un billet d’avion ou un bateau régulier, en toute sécurité ? 
Le droit d’asile ou celui d’être reconnu mineur sont les deux seules fenêtres, étroites, que nous avons laissées entrouvertes, coupant toute possibilité d'immigration simple avec un visa. C’est la France, c’est l’Europe, qui font le jeu des passeurs en continuant de refuser d’ouvrir des voies légales d’immigration, qui poussent les jeunes à partir de plus en plus tôt pour échapper à nos règlements injustes. 
C’est nous qui créons les conditions obligeant les personnes à entrer de manière irrégulière. C’est nous qui fermons nos frontières et laissons mourir à nos portes des milliers d’hommes, femmes et enfants.
Pour ceux qui arrivent à échapper à l’enfer Libyen, à la prison et à l’esclavage, puis à survivre à la traversée de la Méditerranée, quand ils débarquent enfin en Europe nous les enfermons dans la torture administrative du règlement Dublin, qui les force à déposer une demande d’asile dans un pays qu’ils n’ont pas choisi, ou ils ont potentiellement moins de chances d’obtenir une protection ou de s’intégrer. Ce règlement injuste, irrationnel, qui déséquilibre l’Europe, est en passe d’être réformé. Ce qui est prévu est presque pire : les demandeurs d’asile seront contraints d’aller dans les pays les moins accueillants d’Europe, ces derniers pourront refuser de les accueillir en payant très cher. 
Faut-il absolument renvoyer les déboutés du 
droit d’asile ? 
Autre argument pernicieux, ce serait « pour leur bien », par vocation humaniste qu’il faudrait intensifier les expulsions des personnes qui n’ont pas pu obtenir un titre de séjour en France. Mais qui sont ces « déboutés du droit d’asile », ces « sans-papiers » ?
Nous les côtoyons, nous les accompagnons, nous pouvons témoigner que ce sont des hommes, femmes et enfants qui n’ont qu’une seule aspiration : vivre sereinement parmi nous. Être « débouté du droit d’asile » ne veut pas forcément dire que sa situation ne relève pas du statut de réfugié, mais juste qu’il n’a pas été possible de le prouver. 
Être un sans-papier, ne pas avoir de titre de séjour, veut juste dire qu’il n’a pas été possible de rentrer dans une des « cases », très restrictives, que la France exige pour avoir le droit de rester sur son sol.
Nous les côtoyons, nous les accompagnons, ces familles qui ont parfois plusieurs enfants scolarisés, nés en France, ces familles parfaitement intégrées, qui parfois ont travaillé, ont payé des impôts pendant plusieurs années et qui du jour au lendemain se voient refuser un renouvellement de titre de séjour et deviennent « indésirables » aux yeux de l’administration. Nous les suivons, nous les hébergeons, ces jeunes qui ont traversé plusieurs pays, la Méditerranée, au péril de leur vie, et qui une fois arrivés voient leur minorité contestée en vertu d’évaluations hasardeuses, de tests osseux ineptes, et qui se retrouvent du jour au lendemain en « zone grise » : majeurs pour ceux qui accueillent les mineurs, mineurs pour ceux qui prennent en charge les majeurs... donc à la rue, sans aucune aide le temps de leur recours devant le tribunal. Nous les entendons ces responsables d’établissement scolaires, ces petits patrons, qui ne comprennent pas que l’administration les prive de ces élèves ou apprentis volontaires, motivés.
Seule une petite partie des déboutés retournent dans leur pays, c’est un fait, malgré les nombreuses aides au retour, malgré la dureté du statut de sans-papiers en France. Au lieu de les stigmatiser, de les précariser encore plus, il est temps de prendre conscience que s’ils font le choix, difficile, d’une vie en France sans statut, c’est qu’une vie dans leur pays serait encore plus invivable. 
« Les français en ont assez de l’immigration » 
Nous craignons déjà d’entendre ces mots lors des débats, tellement nous les avons entendus lors de certaines prises de parole. L’immigration est un sujet européen, et aux dernières élections européennes les 2 partis arrivés en tête ne représentent respectivement qu’un peu plus de 11% du corps électoral, et 9% des français de plus de 15 ans. Quand vous vous exprimerez le 30 septembre et le 2 octobre, gardez en tête qu’au mieux vous ne pouvez parler qu’au nom d’un dixième des français. Personne n’est légitime à parler au nom des français. Nous qui vous interpellons par ce courrier, nous ne sommes qu’une poignée de citoyens, nous ne représentons que nous-même mais nous vous demandons de ne pas oublier qu’il y a aussi une France qui accueille, qui héberge, que ce soit en ville ou dans les zones rurales. Une France qui regrette profondément de devoir pallier les carences de l’État. Il existe une France qui accompagne les étrangers dans les Préfectures, qui constate que celles-ci, souvent, ne respectent même pas les lois, pourtant déjà très restrictives en ce qui concerne les étrangers. 
Une France qui refuse d’être définie comme bourgeoise, populaire, autre qualificatif dépassé de classe sociale, mais une France citoyenne, active, qui s’engage et donne de son temps pour aider TOUTES les personnes en difficulté, qui refuse d’opposer les Français et ceux qui ne le sont pas. Nous tenons à votre disposition des cas exemplaires de quartiers et de villages qui accueillent de nombreux réfugiés. 
Nous ne le faisons pas par idéologie, mais par pragmatisme. Nous sommes convaincus qu’il est dans l’intérêt commun d’œuvrer, à notre modeste échelle, à l’accueil et à l’intégration des personnes qui souhaitent venir dans notre pays.
Nous n’affirmons pas être majorité à penser ainsi, mais nous pouvons au moins affirmer que nous sommes nombreux, toutes tendances politiques confondues, et nous constatons chaque jour que cet engagement porte ses fruits. Nous avons l’intime conviction que nos concitoyens qui sont actuellement opposés à l’accueil des étrangers changeraient de point de vue s’ils avaient l’occasion de se forger leur opinion par eux-mêmes, s’ils fréquentaient les personnes en attente de refuge, s’ils n’étaient pas aveuglés par les discours opportunistes et mensongers de ceux qui n’ont d’autres 
objectifs que d’accéder ou de se maintenir au pouvoir, y compris en faisant de l’étranger un bouc-émissaire. 
Un débat sur l’immigration... sans les immigrés ? 

En plus de servir de bouc-émissaire, nous constatons amèrement que, sauf erreur, les débats vont se tenir sans qu’à aucun moment la parole ne soit donnée aux principaux concernés, à savoir les immigrés. Ce manque nous semble symptomatique d’une certaine déconnexion des parlementaires avec la réalité du terrain, celle que nous vivons au quotidien. Certes, certains d’entre vous vont parfois à la rencontre des demandeurs d’asile, des mineurs isolés, des sans-papiers, nous n’en doutons pas, mais est-ce le cas pour la majorité d’entre vous ? Vous vous apprêtez à débattre d’un sujet qui touche des milliers d’hommes, femmes et enfants, vous allez discuter de leurs perspectives d’avenir, de leurs parcours, des raisons qui les ont poussés à quitter leur pays, des raisons qui les ont fait choisir la France, de pourquoi elles restent et des droits qui sont les leurs. Donc nous vous invitons, députés, sénateurs, à aller discuter, hors caméra, dans un simple échange humain, ne serait-ce qu’une heure avec ceux que l’on nomme migrants, réfugiés, exilés, sans-papier, mais qui sont avant tout des hommes, femmes et enfants. 

20 janvier 2019

Grève de la faim dans les CRA

Centres de rétention : grève de la faim et soif de justice

Politis 15/01/2019
Le 3 janvier, une grève de la faim a débuté dans le centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. Elle étonne par son ampleur d’autant que le 8 janvier, elle s’est étendue aux CRA du Mesnil-Amelot, d'Oissel et de Sète.

Ile de France : une centaine de personnes en grève de la faim dans deux centres de rétention
Le Parisien 11/01/2019

Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et au Bois de Vincennes (Paris), des étrangers dénoncent « les violences policières » et leurs conditions de rétention.


On est torturés, on est humiliés  : 44 sans-papiers en grève de la faim au CRA de Vincennes

Bondyblog 11/01/2019
Le mouvement est parti de Vincennes, où une grève de la faim et une mobilisation ont émergé pour faire valoir les droits des sans-papiers retenus au centre de rétention administrative (CRA). A Vincennes comme ailleurs en France, les femmes et les hommes retenus dénoncent des conditions de vie inhumaines et des violences policières récurrentes. 


France : une centaine de migrants en grève de la faim dans deux centres de rétention

Infomigrants 10/01/2019

Une quarantaine de personnes du centre de rétention de Vincennes, et 70 personnes du centre de rétention du Mesnil-Amelot, tous deux en région parisienne, observent une grève de la faim. Les migrants grévistes dénoncent notamment leurs conditions de rétention, les violences policières et le manque d’accès aux soins.

 

Grève de la faim en cours au CRA de Vincennes : communiqué des prisonniers

Paris luttes info 4/01/2019

Nouvelle grève de la faim en cours au centre de rétention de Vincennes. 27 prisonniers du batiment 2A ont commencé aujourd’hui a lutter ensemble face a la violence des déportations et des keufs. Appel à solidarité !


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ALBANIE : FACE À LA GROGNE SOCIALE, EDI RAMA RÉVOQUE LA MOITIÉ DE SON GOUVERNEMENT

La révolte étudiante qui secoue l’Albanie depuis le 5 décembre a révélé l’ampleur du mécontentement populaire. En guise de réponse, le Premier ministre socialiste Edi Rama a révoqué vendredi 28 décembre 2018 la moitié de son cabinet – tout en rendant responsable de cet échec les médias, l’opposition et les élus de son propre parti.

Le Courrier des Balkans

08 juin 2018

Ce sera la dernière !

Ce sera la dernière, disait à peu de choses près Gérard Collomb lors de l'évacuation d'un campement de migrants en août 2017. Il confiait alors à la police le soin de disperser le "flux de migrants" arrivant sur le territoire parisien. Nous savions alors qu'il n'en serait rien, puisque disperser les flux n'a jamais permis (fort heureusement) de les faire disparaître.

Ainsi, en plein coeur de l'hiver, entre 800 et 1 000 personnes originaires des endroits les plus ravagés de la planète se sont trouvées quotidiennement à la rue à Paris, et ce qui devait arriver arriva. Un moment d'inattention, 10 tentes, 20 tentes, un campement, et une nouvelle évacuation, obtenue de haute lutte, dont on nous dit qu'on espère que ce sera la dernière.
Il n'y a pas de solution simple à ce problème, si ce n'est d'anticiper, de répartir l'effort de la création de dispositifs de pré-accueil dans toutes les capitales régionales. Autrement dit, un centre à Paris, certes, mais aussi partout ailleurs en France.
Encore et encore, nous le répéterons : sans dispositif calibré de pré-accueil à l'échelle nationale, l'indignité se reproduira, sans cesse, sans cesse...

Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile  



France Terre d'Asile

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30 mai 2018

La Cimade : DÉCLARATION DE MYTILÈNE : UN PROJET DE PROTOCOLE INTERNATIONAL SUR LA QUESTION DES PERSONNES DÉCÉDÉES ET DISPARUES

29 mai 2018

646… C’est le nombre de personnes décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année 2018. Au-delà des chiffres, ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui décèdent ou disparaissent le long du parcours migratoire à travers le monde. Ce sont également des familles qui restent dans l’incertitude du sort réservés à leurs proches. L’identification des personnes décédées sur les parcours migratoires, tout comme la recherche des personnes disparues, est un enjeu crucial au niveau mondial en termes de respect et des droits des personnes, de leurs familles ainsi que de leur dignité.
Aujourd’hui, peu de solutions s’offrent aux familles et aux proches d’un·e défunt·e ou d’une personne disparue que ce soit au niveau national ou régional dans le cadre de leurs recherches. C’est principalement via le réseau des croissants rouges, croix rouge et le CICR que les familles et les proches peuvent être orientées et soutenues mais sans garantie d’obtenir des réponses. En effet, même s’il existe parfois des procédures au niveau national (comme une commission pour la justice au Mexique par exemple) ou des tentatives de mettre en place des procédures, les pratiques sur le terrain concernant la collecte d’information liée à un corps ou à un naufrage diverge d’un lieu à un autre et ne sont pas centralisées. De plus, ajoutons à cela le manque de coopération internationale sur le sujet entre les États, les familles, les proches qui sont en recherches et leurs soutiens se retrouvent généralement dans le flou.
C’est dans ce contexte qu’une cinquantaine de personnes et organisations engagées sur la question à l’échelle internationale, dont La Cimade dans le cadre de Boats 4 People, se sont réunies à Mytilène (Grèce) sous l’impulsion de l’initiative Last Rights afin d’échanger sur un projet de protocole international sur la question des personnes décédées et disparues. C’est ainsi que le 11 mai 2018, la déclaration de Mytilène (en anglais) pour un traitement digne de toutes les personnes disparues et décédées ainsi que leurs familles et proches a reçu ses premières signatures. Elle pose un premier jalon en termes de reconnaissance de droits aux personnes décédées et disparues ainsi qu’à leurs familles et proches. La Cimade et Boats 4 People en sont signataires. A termes, la déclaration sera accompagnée du protocole complet comprenant : un glossaire, une note explicative des principes et des droits énoncés ainsi que des lignes directrices pour la mise en œuvre.
Votre organisation ou vous-mêmes souhaitez signer, c’est par ici

La Cimade

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